vendredi 17 juin 2005

831 - "ce n'est pas comme ça que je voyais l'Honneur américain"

... le retrait des derniers ressortissants américains du Cambodge a rendu de plus en plus en plus probable l'évacuation finale du Vietnam, tant l'avance des soldats nord-vietnamiens paraît à présent inarrêtable.

Par mer, puis par air, des centaines d'Américains, et des dizaines de milliers de Sud-Vietnamiens, s'enfuient de Hué, de Da-Nang, puis de Saïgon, à mesure que le mince filet de réfugiés se transforme en rivière, puis en torrent qui emporte chacun dans une panique indescriptible.

Si les technocrates américains connaissent à peu près le nombre de leurs ressortissants encore présents au Vietnam, ils ont en revanche largement sous-estimé le nombre de Vietnamiens désireux de partir avec eux.

A 7H53, le 30 avril, lorsque le dernier hélicoptère décolle du toit de l'ambassade des États-Unis à Saïgon, des milliers de candidats à l'exil se pressent encore dans les jardins. Plus de 30 000 réfugiés finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large. Plus d'un million d'autres réfugiés - qu'on appellera bientôt "boat people" - prendront également la fuite par mer, dans les mois et les années qui suivront.

"Ce n'est pas comme ça que je voyais l'Honneur américain", commente sobrement Graham Martin, dernier ambassadeur des États-Unis à Saïgon, dès sa descente d'hélicoptère. De fait, Saïgon est tombée aux mains des communistes, qui la rebaptisent Ho-Chi-Minh-Ville, et partent aussitôt à la chasse des "traîtres", des "collaborateurs" et autres "éléments subversifs", envoyant 65 000 d'entre eux devant un peloton d'exécution, et un nombre plus grand encore à la campagne ou dans des camps de "rééducation par le travail"

La Guerre du Vietnam est définitivement terminée. C'était il y a 30 ans.

A ceux et celles qui durent fuir le paradis des prolétaires réunifié, aux parents de Michèle, Bon Anniversaire...

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