mardi 14 juin 2005

828 - le dernier caprice du Destin















... le 25 janvier 1972, à la surprise générale, le Président américain Richard Nixon révèle que Henri Kissinger négocie secrètement la paix avec le Nord Vietnam depuis... 1969.

Le 15 décembre de la même année, "dear Henry" est pourtant contraint de reconnaître que les négociations sont toujours dans l'impasse. Deux jours plus tard, les bombardiers B52 reprennent leurs raids sur le Nord Vietnam.

Le 8 janvier 1973, Le Duc Tho et Kissinger tombent enfin d'accord. La stratégie de la canonnière a payé. Ce sera la dernière fois. Le 21 janvier, les accords de Paris sont signés. Encore quelques mois, et les derniers soldats américains auront rembarqué.

La République du Sud-Vietnam, reconnue par les Nations-Unies et les traités internationaux, se retrouve seule face à son puissant voisin, qui s'est pourtant engagé à respecter sa "spécificité". S'ensuivent deux années de paix toute relative, qui font tout de même plus de 100 000 morts dans les deux camps.

Le 1er janvier 1975, les Nord-Vietnamiens repartent à l'offensive dans la province de Bien-Hoa. Ce n'est pas grand-chose, juste un test pour juger des réactions sud-vietnamiennes et américaines. A leur propre étonnement, les communistes progressent comme dans du beurre et - plus stupéfiant encore - les Américains n'interviennent pas.

Nixon s'y est pourtant - et secrètement - engagé auprès du Président Thieu au terme des accords de Paris, promettant de renvoyer les B52 (*), bombarder Hanoï si le Nord-Vietnam reprenait les hostilités.

Mais Nixon a été emporté par le Watergate (9 août 1974) et son successeur, le très pâle Gérald Ford, n'a aucune envie de relancer les États-Unis dans le cauchemar vietnamien.

C'est le dernier caprice du Destin...

(*) commencée au milieu des années 1950, la carrière opérationnelle du B52 devrait se poursuivre jusqu'en... 2025 !

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