... le Têt, c'est le Nouvel-An vietnamien. C'est aussi une offensive qui, le 30 janvier 1968, va changer le cours de la guerre.
Prenant les militaires américains et Sud-Vietnamiens par surprise, des troupes vietcongs, appuyées par des réguliers nord-vietnamiens, attaquent simultanément 37 villes du Sud-Vietnam, s'emparant de Quang Tri, Dalat et même Hué, ancienne capitale impériale.
A la télévision, les Américains, stupéfaits, voient même leur ambassade à Saïgon prise d'assaut par une vingtaine de vietcongs surgis d'on ne sait où, et qui y combattent pendant six heures avant d'être anéantis.
Par cette action, les communistes, qui ont infiltré les villes sud-vietnamiennes depuis des années, espèrent rallier les masses à leur cause, et provoquer une insurrection populaire. Dans les faits, pourtant, la population sud-vietnamienne préfère se terrer sagement chez elle ou, mieux encore, se précipiter vers les grandes bases américaines - comme Da-Nang - non pas pour les prendre d'assaut, mais s'y réfugier.
Il faudra une quinzaine de jours de furieux combats de rues avant que les troupes américaines ne parviennent à rétablir la situation, et même un mois avant qu'elles ne reprennent Hué, où elles découvriront des milliers de cadavres froidement exécutés par les Vietcongs pour "collaboration".
Militairement, l'offensive du Têt est une incontestable défaite pour les Communistes, qui non seulement n'ont pas su rallier la population, mais qui ont de surcroît vu tomber par milliers les agents et sympathisants qu'ils entretenaient depuis des années, et dans le plus grand secret, à l'intérieur-même des villes et des administrations sud-vietnamiennes.
Politiquement, en revanche, c'est un désastre pour l'État-major et le gouvernement américains, plus que jamais incapables de démontrer à la Nation - qui a assisté en direct aux combats retransmis à la télévision - que la victoire est à portée de main. Après le Têt, les États-Unis - comme la France après Dien-Bien-Phu - ne songeront plus qu'à s'en aller au plus vite...
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