... la capitulation du camp retranché de Dien-Bien-Phu (7 mai 1954) s'était traduite par la partition du Vietnam au terme des accords de Genève (20 juillet), et par le retrait définitif de la France (20 novembre)
Comme la Corée, le Vietnam était maintenant divisé en deux avec, au Nord, des communistes fidèles à Moscou et Pékin, et, au Sud, un gouvernement ouvertement pro-américain, les deux reconnus par les Nations-Unies. La guerre n'allait pas tarder à reprendre.
Dès 1961, l'armée américaine intervient en effet ouvertement au profit de la République du Sud Vietnam, agressée par son voisin du Nord. En 1967, plus d'un demi-million de GI's sont sur place et s'efforcent tant bien que mal, et plutôt mal que bien, de vaincre un ennemi insaisissable, qui est à la fois partout et nulle part, qui se réfugie dans la forêt et jongle avec les frontières cambodgiennes et laotiennes, où les soldats américains ne peuvent les suivre, du moins officiellement.
Et puisque la forêt vietnamienne camoufle et sert les desseins des soldats et des guerrilleros du Nord, puisqu'il est impossible de les y débusquer, les technocrates américains se disent qu'il faut supprimer la forêt tout comme les technocrates britanniques s'étaient convaincus, 20 ans auparavant, de la nécessité de noyer l'Allemagne sous l'eau de ses propres barrages.
Soixante-dix millions de litres de désherbant - plus connu sous le nom "d'agent orange", même s'il ne fut pas le seul - seront ainsi déversées sur les forêts vietnamiennes. Une catastrophe écologique et sanitaire, à l'efficacité guerrière jamais démontrée.
Dans cette nouvelle guerre totale, les Boeing B52 sont évidemment de la partie mais, comme en Corée, en pure perte. Au Nord, les civils pris sous les bombes n'ont en effet aucun désir de réclamer la Paix à un régime dictatorial qui les enverrait en camps de rééducation et qui, de toute manière, est généreusement ravitaillé en armes et munitions par ses puissants voisins russes et chinois...
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