samedi 4 juin 2005

818 - Big, Bad, and Beautiful

... l'aile volante Northrop enterrée parce que trop novatrice et difficile à mettre au point, l'US Air Force s'était retrouvée avec son B36 certes imposant mais bien trop classique pour répondre aux nouveaux impératifs du bombardement stratégique, qui imposaient à présent d'être en mesure d'atomiser Moscou ou n'importe quelle ville russe au départ des États-Unis.

Malgré ses six moteurs à pistons de plus de 3800 CV, le B36, avec son aile droite et sa conception générale datant de la 2ème GM, était en effet trop lourd et trop peu performant pour espérer échapper aux nouveaux chasseurs à réaction à aile en flèche que les Russes n'allaient pas manquer de dresser sur son passage.

L'ajout de réacteurs en nacelles put certes compenser en partie le déficit de puissance, mais ne fit qu'aggraver le manque d'autonomie de l'engin. Il fallut donc trouver autre chose. Heureusement, de leur côté, les ingénieurs de Boeing planchaient déjà sur un avion entièrement nouveau, à aile en flèche, et exclusivement propulsé par réaction.

Un bombardier "Big, Bad and Beautiful" dont les trois lettres allèrent bientôt devenir aussi légendaires que synonymes de mort brutale même si, curieusement, il n'eut jamais à bombarder l'ennemi désigné, ni à combattre de la manière pour laquelle il fut conçu.

Objet de fascination autant que de détestation, cet avion hors-normes, dont certains exemplaires volent encore aujourd'hui, plus de 50 ans après le vol du premier prototype, bouleversa la logique-même du bombardement stratégique.

Le Boeing B52 venait de naître.

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