vendredi 29 avril 2005

782 - les cadences infernales

... utiliser des canons de plus en plus gros et de plus en plus nombreux - mais au demeurant très conventionnels - pour détruire les bombardiers qui, jour après jour, incinéraient les villes allemandes, ne constituait qu'un pis-aller n'ayant pour seuls mérites que le faible coût et la disponibilité immédiate de ces armes dont le poids et l'encombrement handicapaient en revanche très fortement le chasseur qui en était équipé.

Sachant que la destruction d'un bombardier relevait finalement de la possibilité de mettre un maximum de coups au but dans un minimum de temps, une autre approche, plus prometteuse, résidait dans une augmentation vertigineuse de la cadence de tir de canons de petit calibre.

Il "suffisait" en quelque sorte de multiplier par trois ou quatre le rendement de canons de 20 ou de 30mm, et d'en faire des canons à tir ultra-rapide, dépassant de loin celui des mitrailleuses (!)

Les Américains avaient ouvert la voie au 19ème siècle avec la mitrailleuse Gatling à canons rotatifs, puis l'avaient abandonnée. Avec le Mk213C, les Allemands de Mauser travaillèrent pour leur part sur un barillet rotatif (et électrique), capable de cracher plus de mille projectiles de 30mm en une minute.

Mais comme la plupart des armes révolutionnaires nazies, celle-ci n'eut jamais le temps d'être au point, ni d'entrer en service avant la fin de la guerre. On la retrouva donc, comme tant d'autres, aux mains des vainqueurs de l'Allemagne, et sous de multiples appellations différentes, allant du DEFA français à l'ADEN britannique, en passant par le NK30 russe et beaucoup d'autres...

Bien que très efficace, le seul inconvénient - mais de taille - de cette arme résidait (et réside toujours) dans l'usure effroyable du tube : un DEFA de 30mm est ainsi bon à jeter après 5 000 coups, mais doit impérativement être révisé plusieurs fois entre-temps.

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