jeudi 28 avril 2005

781 - quand le mieux devient l'ennemi du bien

... faute de disposer de canons à tir ultra-rapide - qui n'arriveront à maturité qu'au lendemain de la guerre... et aux mains des vainqueurs de l'Allemagne - il ne restait de choix qu'entre augmenter le nombre de canons embarqués, ou accroître leur calibre.

Chacune de ces deux solutions avait ses avantages et ses inconvénients, ses partisans et ses détracteurs, mais aucune ne parvint jamais à résoudre de manière satisfaisante le problème posé par les troupeaux de gros bombardiers quadrimoteurs occupés à incinérer l'Allemagne.

Installer davantage de canons de 20mm conventionnels sur les chasseurs allemands augmentait certes la probabilité de mettre au but le nombre de projectiles requis (plus d'une dizaine) dans le trop court laps de temps (quelques secondes) que durait l'attaque, mais entraînait une telle dégradation du poids et de la traînée aérodynamique que le chasseur ainsi équipé devenait une proie facile pour les appareils d'escorte alliés, constamment en maraude à proximité des bombardiers.

Passer à un calibre de 30mm résolvait en partie le problème du nombre de coups au but nécessaires (une demi-douzaine en moyenne) pour abattre un bombardier, mais n'apportait en revanche aucune amélioration en matière de cadence de tir, et s'avérait encore plus pénalisant en poids et traînée s'il fallait installer plusieurs canons pour parvenir à ce résultat.

Opter pour un calibre encore supérieur - en l'occurrence un 50mm anti-char - solutionnait radicalement le problème des coups au but (un seul suffisait), mais imposait de telles contraintes de poids (600 kilos) et d'encombrement que l'avion qui l'emportait devenait aussi vulnérable à la chasse ennemie qu'un canard posé sur l'eau : la seule unité de Messerschmitt 410 bimoteur qui le mit en service fut littéralement effacée du ciel par la chasse alliée en moins de deux semaines.

Son installation ultérieure sur l'utra-rapide Messerschmitt 262 à réaction échoua également, quoique pour des raisons diamétralement opposées : cette fois, les performances de l'avion étaient telles - en particulier en virage - que l'arme s'enrayait très vite, souvent dès le premier obus...

Aucun commentaire: