dimanche 24 avril 2005

777 - le choix des armes

... pendant longtemps, les chasseurs disposèrent des mêmes armes que les bombardiers qu'ils étaient censés abattre, soit une (parfois deux) mitrailleuse(s) de petit calibre, tirant à moins de 400 coups par minute.

Avec l'augmentation progressive de la vitesse de pointe des bombardiers, et faute de disposer de mitrailleuses à tir vraiment rapide, il fallut petit à petit se résoudre à augmenter le nombre d'armes de bord si l'on voulait conserver la moindre chance de les atteindre en vol.

Sur des milliers de balles tirées, seules quelques unes arrivaient en effet au but. Contraints et forcés, les constructeurs d'avions de chasse n'eurent donc d'autre choix que de multiplier le nombre de mitrailleuses, qui passèrent à quatre, six, huit, voire douze dans certaines versions des Hawker "Hurricane" de la 2ème Guerre mondiale.

Face à des bombardiers qui restaient de toile et de bois, pareil traitement pouvait encore suffire, mais finit par avouer ses limites à mesure des progrès enregistrés dans la construction métallique et le blindage des appareils.

Avec davantage de moteurs, et des moteurs de plus en plus puissants, il devint en effet possible d'augmenter le poids et la charge utile des bombardiers, donc leur protection face aux armes de petit calibre. En 1940, durant la campagne de France, on vit ainsi quantités de bombardiers allemands revenir tant bien que mal à leur base bien que "poivrés" de centaines d'impacts de balles qui, faute d'avoir pu toucher un organe vraiment vital, ne leur avaient pas causé grand tort.

Face à cette réalité incontournable, la première solution était évidemment d'augmenter le calibre de mitrailleuses au demeurant fort classiques. C'est la voie que choisirent en particulier les Américains, avec leurs célèbres mitrailleuses ".50" de 12.7mm. Face aux bombardiers lourds, les "grosses" 12.7mm américaines n'étaient pourtant guère plus efficaces que les "petites" 7.62mm britanniques, mais avaient au moins le mérite d'être fiables et disponibles en quantités industrielles (on les retrouvait en effet sur tous les avions, navires, tanks ou véhicules américains)

Surtout, les chasseurs américains n'avaient rien de plus gros à affronter que les bimoteurs allemands faiblement blindés, et les japonais qui s'enflammaient souvent dès la première rafale (!) Contre ceux-là - par ailleurs relativement lents - les projectiles de 12.7mm étaient largement suffisants, ce qui explique pourquoi l'USAF y resta fidèle jusqu'à la Guerre de Corée, au début des années 1950, lorsque l'apparition des chasseurs MIG-15 entièrement métalliques, et quasiment supersoniques, convainquit les constructeurs de se tourner vers des voies plus prometteuses...

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