lundi 25 avril 2005

778 - le moteur-canon

... même s'ils ne pouvaient - du moins au début - rivaliser avec les mitrailleuses en matière de cadence de tir, les canons de bord avaient en revanche un énorme avantage en matière de punch. Là où de longues rafales de mitrailleuses n'offraient aucune garantie de succès, quelques obus de 20 ou de 30mm bien placés suffisaient généralement à détruire un bombardier, aussi lourd fut-il.

Cependant, le poids des canons et de leurs obus - très supérieurs à celui des mitrailleuses et de leurs balles - et les sévères secousses que leur recul imposait à la structure de l'avion, en compliquaient l'usage. Durant la Première Guerre mondiale, les Français avaient, à plusieurs reprises, tenté d'installer un canon de campagne sur un avion, mais les contraintes d'une pareille pièce d'artillerie - qu'il fallait par ailleurs recharger à la main, après chaque coup ! - dépassaient de loin les capacités des frêles biplans de l'époque.

Pour être réellement utilisable sur un avion, le canon se doit en effet d'être le plus léger possible et, surtout, d'être alimenté par bandes ou par chargeurs, afin de permettre le tir automatique en rafale de plusieurs dizaines (et bientôt centaines) d'obus par minute, sans intervention humaine.

Pour absorber le recul d'une pareille pièce, la meilleure solution est encore de la boulonner au moteur. L'Hispano-Suiza français se prêtait particulièrement bien à pareil montage, entre les deux bancs de ses douze cylindres en V. La masse et la rigidité du moteur compensaient sans trop de mal les contraintes de l'arme qui, tirant à travers le moyeu de l'hélice, facilitait par ailleurs la visée et favorisait la précision des tirs.

Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le "moteur-canon" était devenu très populaire en France, et se retrouvait sur les chasseurs Morane 406 et Dewoitine 520.

On le vit aussi en Allemagne, sur les Messerschmitt 109, dont les ultimes versions, dotés d'un canon de 30mm tiraient jusqu'à 600 obus à la minute, soit autant que les mitrailleuses les plus rapides.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Et aussi sur les chasseurs russes Yakovlev qui étaient très inspirés du Dewoitine français , le moteurv Klimov était une copie sous licence de l'Hispano-Suiza