jeudi 21 avril 2005

774 - "Nos femmes ont été déportées dans des bordels pour nègres !"

... pour inciter les citadins à supporter leur sort et à se battre jusqu'au bout, l'État dispose de puissants moyens coercitifs ou psychologiques.

Ainsi en est-il de ce gauleiter qui, le 7 avril 1945, alors que chacun sait la guerre perdue, harangue encore la population. "Tous les hommes entre 14 et 65 ans ont été rassemblés dans des camps dans les régions occidentales du Reich asservies; ils s'y trouvent sous la surveillance de nègres et de juifs. Nos femmes ont été déportées dans des bordels pour nègres" (*)

Et lorsque la psychologie, fut-elle primitive, ne suffit pas, il reste la matraque, puis le peloton d'exécution.

De 1933 à 1941, les seuls tribunaux civils prononcent un millier de condamnations à mort. De 1941 à 1945, ils en prononceront quinze mille... de plus.

"D'après le paragraphe 5 du décret spécial applicable en temps de guerre, du 17 août 1938, était puni de mort celui qui essayait en public de paralyser la volonté du peuple allemand d'assurer sa défense ou de le démoraliser. Il s'agissait de cette volonté de défense à laquelle Churchill s'attaquait par les airs pour la démoraliser, ce dont Hitler se vengeait en décapitant les démoralisateurs" (**)

"Plus un pas en arrière !" décrète le dictateur Joseph Staline dans son ordre 227 du 28 juillet 1942, qui rappelle que quiconque se rend devient un "traître à la patrie", et qui souligne que les "lâches et les paniquards" doivent être "exécutés sur place",... ce à quoi répond le Ministère de la Justice du Reich qui, dans sa note du 26 juin 1944, affirme que des propos aussi triviaux et évidents que "la guerre est perdue" rangent désormais et automatiquement leurs auteurs dans la catégorie des opposants politiques, qui méritent donc la peine de mort.

(*) cité par Jorg Friedrich, "L'incendie", page 320
(**) idem, page 411

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