mercredi 13 avril 2005

766 - la part belge

... Comme le souligne l'historien Lambert Grailet (*), la plupart des fusées V1 et V2 ne furent pas tirées vers l'Angleterre, mais bien vers la Belgique

"Pendant la période du 21 décembre 1944 au 20 janvier 1945, sur un total de 3 293 Fi 103 [dénomination du V1 chez Fieseler], 1 724 [c-à-d 52.4%] furent tirés sur Liège et 1 569 [c-à-d 47.6%] sur Anvers. (...) Au bilan final de cette tragédie, provoquée par les bombes volantes allemandes, on constatera que 10 492 d'entre elles avaient été lancées sur l'Angleterre et 11 892 dirigées sur des objectifs belges. Parmi ces dernières, 8 696 furent envoyées sur la région anversoise, 3 141 sur le pays de Liège et 55 sur Bruxelles"

"Cependant, le nombre de bombes V par kilomètre carré a atteint 5.7 (Liège ville = 7.9) pour l'agglomération liégeoise alors qu'à Londres il est de 1.5 et dans l'agglomération anversoise de 4.2 (Anvers-ville 5.3) (...) La grande métropole et son arrondissement d'Anvers sortiraient de la mésaventure en ayant supporté 52% du terrible fléau des V1 et V2. La Cité ardente et son arrondissement de Liège subissaient en même temps les coups fatidiques de la vengeance allemande, avec une part de 28%.

Après le désastre, l'agglomération liégeoise sortira très meurtrie d'une Libération qui lui laissera un goût de cendres... 2 809 de ses maisons étaient totalement détruites, 20 588 autres ne pourraient redevenir habitables qu'après de gros travaux, et 72 000 avaient été touchées d'une façon ou d'une autre par les retombées des "robots". De l'avis unanime de ceux qui depuis lors ont rapporté cette tragédie de 1944-45, Liège vient en tête des villes belges quant au plus grand nombre d'habitats sinistrés par les engins V"

(*) Lambert Grailet, "Liège sous les V1 et V2", 1996, publication à compte d'auteur

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