
Mais si elles sont incapables de gagner la guerre, et n'infligent que des dégâts finalement insignifiants, les fusées V1 et V2 n'en tuent pas moins près de 9 000 personnes en Grande-Bretagne, y alimentant un énorme ressentiment.
"Churchill et de nombreux Britanniques, dont les pilotes de bombardiers, nourrissaient une rage particulière contre les fusées", poursuit Jorg Friedrich. "C'était une arme perfide et lâche parce que ce moyen de destruction agissait sans le moindre combat. Il n'y avait à bord aucun pilote pour risquer sa vie"
(...) [Churchill] était prêt, en réponse, à intimider l'ennemi au moyen d'attaques au gaz de grande envergure si une telle politique assurait la victoire. Des officiers supérieurs de l'armée de l'air, même Portal, préconisèrent la modération. "Ces satanées fusées idiotes", comme les nommait Harris, provoquaient moins de dégâts qu'une seule mission du Bomber Command contre n'importe quelle ville allemande. Churchill ne se laissa pas démonter, quelques escadres s'entraînaient déjà prudemment à opérer avec du gaz. Le maréchal de l'air Tedder, fit valoir ses objections (...) il ne voyait pas l'avantage qu'il y aurait à employer les gaz peu de temps avant l'entrée des armées alliées en territoire allemand" (*)
De surcroît, la majorité des fusées V2 n'étaient pas tirées sur Londres, mais bien... sur les villes belges d'Antwerpen et Liège, respectivement ville portuaire essentielle à l'effort de guerre allié, et important noeud de communications.
(*) cité par Jorg Friedrich, "L'Incendie", page 119
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