samedi 9 avril 2005

762 - le vrai côté du "miracle"

















... Au début du conflit, l'Allemagne construisait une multitude de types et de modèles d'avions différents, allant du petit monomoteur de chasse Messerschmitt 109 aux gros avions de transport tri et quadrimoteur Junker 52 ou Focke-Wulf 200, en passant par une kyrielle de bimoteurs de reconnaissance, de transport ou de bombardement, comme le Heinkel 111.

Engagée dans une guerre de conquête, il lui fallait naturellement davantage de bombardiers (armes offensives) et d'avions de transport (armes de soutien) que de chasseurs (armes défensives), et la part de ces derniers représentait donc moins du tiers des appareils construits

En 1944, en revanche, murée dans une guerre strictement défensive, l'Allemagne ne produit pour ainsi dire plus que quelques types et modèles (10 en 1944, 8 en 1945) de petits chasseurs-bombardiers, mono ou bimoteur.

Or, il est bien évident - mais parfaitement ignoré des historiens-comptables - qu'il faut infiniment plus de temps pour construire un gros bombardier quadrimoteur qu'un petit chasseur monomoteur.

Dans les faits, un bombardier quadrimoteur comme le B17, le B24 ou le Lancaster (dont les Anglais produisirent plus de 16 000 exemplaires et les Américains, le double), nécessite 5 à 6 fois plus d'heures de travail qu'un chasseur monomoteur (*)

En matière de construction aéronautique, comme dans bien d'autres domaines, il n'y a donc pas de "miracle allemand", mais bien une concentration sur une nombre de plus réduit de modèles de plus en plus faciles à construire, et ce au détriment de tout le reste et en particulier des projets à moyen et long terme.

(*) chez Boeing, la production d'un seul B29 nécessitait pour sa part cinq à six fois plus d'heures de travail que pour un B17

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