
Les avions renvoyés en usine pour réparations sont ainsi comptés comme "avions neufs", de même que ceux qui, bien qu'effectivement "neufs" sont parfaitement démodés ou carrément impropres à tout usage, en raison de malfaçons ou de sabotages.
De plus, si les bombardements alliés ne stoppent nullement la production, ils ont néanmoins pour principal effet de contraindre les industriels allemands à décentraliser les fabrications, à recourir massivement à la sous-traitance, et à délocaliser les usines d'un bout à l'autre de l'Allemagne, dans des tunnels ferroviaires, au fond de mines de sel, voire même en pleine forêt.
Cette délocalisation systématique a évidemment des effets désastreux sur la qualité de fabrication, la coordination des multiples sites de production, la régularité de leurs approvisionnements et, enfin, sur l'acheminement des avions vers le front, par des ponts, des routes ou des voies ferrées régulièrement bombardés.
De plus, nul ne sait combien d'avions *supplémentaires* l'industrie allemande aurait pu produire si elle avait été en mesure de continuer à les fabriquer dans ses usines habituelles, plutôt que de se voir contrainte de déménager celles-ci, dans des conditions souvent improvisées.
Pourtant, ces diverses nuances passent encore, comme le font trop d'historiens-comptables, à côté de l'essentiel, parce qu'elles éludent une question finalement toute simple : qu'est-ce qu'un "avion" ?
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