samedi 2 avril 2005

755 - submergé par le nombre

... Prenant exemple sur son homologue britannique - qui a sauvé l'Angleterre durant le Blitz de 1940 - le contrôle aérien allemand, s'il ne parvient pas à interdire tout bombardement des villes du Troisième Reich, est néanmoins en mesure d'infliger des pertes sévères à l'adversaire.

Mais on ne peut hérisser l'Allemagne de canons, ni multiplier les pilotes de chasse à l'infini. L'entrée en scène des bombardiers américains, à partir de 1943, épuise les défenses allemandes déjà fort affaiblies par les bombardements britanniques. Désormais frappées de jour comme de nuit, les villes allemandes agonisent à mesure que le contrôle aérien peine à mobiliser les défenses indispensables.

La consommation d'obus antiaériens, estimée à 500 000 par mois en 1941/42 est passée à plus de 3 millions par mois en 1944, alors que plus de deux millions de soldats et de civils sont maintenant liés directement ou indirectement à cette arme, qui absorbe 30% de tous les canons et 20% de tous les obus produits durant l'année.

La situation est bien pire pour la chasse. Car si l'industrie allemande est encore en mesure de construire des avions, elle ne peut remplacer les pilotes expérimentés, qui succombent sous l'effet de l'épuisement et des balles des chasseurs d'escorte alliés - et en particulier des nouveaux P51 "Mustang" - qui ont acquis la maîtrise du ciel.

Le rapatriement en catastrophe des "as" qui se sont illustrés sur le front russe n'y change rien. Confrontés à des adversaires numériquement et techniquement très supérieurs à ceux qu'ils affrontaient en Russie, les "experten" de la Luftwaffe sont descendus les uns après les autres.

L'introduction des systèmes de brouillage radar puis, surtout, le débarquement de Normandie, porte le coup de grâce à la défense aérienne allemande. En effet, à mesure que les troupes alliées avancent, les radars de détection allemands sont forcés de reculer.

Bientôt, on n'observe plus les bombardiers ennemis qu'une fois ceux-ci déjà au dessus de l'Allemagne, c-à-d lorsqu'il est trop tard pour prévenir la population et la chasse de leur arrivée...

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