mercredi 30 mars 2005

752 - les Pathfinders

... repérer la ville qui se cache dans la nuit, et y marquer les zones à bombarder, est le travail des éclaireurs. Construit entièrement en bois, ultra-rapide et insaisissable, le bimoteur De Havilland "Mosquito" - avion dont personne ne voulait au début de la guerre - est la monture préférée des "Pathfinders" britanniques, celle avec laquelle ils sillonnent continuellement l'Allemagne à la recherche de villes à détruire, suivis à quelques minutes par des flottes de plusieurs centaines de bombardiers, chargés d'incinérer la ville ainsi identifiée.

Pour délimiter la cible à détruire, le Pathfinder largue des marqueurs colorés - qui sont autant de petites bombes incendiaires - sur lesquels les bombardiers se repèrent avant de larguer leurs propres bombes. Les couleurs et les formes du marquage eux-mêmes varient à chaque raid, car il s'agit d'empêcher l'ennemi d'allumer des leurres au milieu des forêts ou en plein champ.

Une fois le raid lancé, et les incendies amorcés, le Pathfinder se doit de rester à proximité immédiate du bûcher. Il faut en effet renouveler fréquemment les marqueurs. Chaque nouvelle vague de bombardiers largue en effet de plus en plus tôt, dès qu'elle aperçoit les flammes qui font rage. A mesure que le raid se prolonge, la cible a donc tendance à "avancer". Quand on allume un incendie à Berlin, on finit presque, si on n'y prend garde, par bombarder Bruxelles.

A mesure que la cité se consume, le Pathfinder passe et repasse donc à plusieurs reprises au dessus du brasier, y ajoutant ses petites flammes rouges, jaunes ou vertes. Si le raid dure suffisamment longtemps, et si les circonstances sont favorables, l'incendie se transforme en tempête de feu que plus rien ni personne ne peut éteindre, qui absorbe tout l'oxygène, fait monter la température à plus de mille degrés et pulvérise les maisons de pierre comme si elles étaient de carton.

Le bitume des rues fond et piège implacablement ceux qui ont eu l'inconscience de s'y aventurer en tentant de fuir les caves et les abris, transformés en fours crématoires...

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