jeudi 24 mars 2005

746 - bourreau ou victime ?

... dans la guerre totale, chacun devient tour à tour le bourreau et la victime de l'autre. Ayant applaudi aux bombardements de Guernica (1937), puis de Varsovie (1939), puis de Rotterdam, Coventry ou Londres (1940), avant ceux de Leningrad ou Moscou (1941), l'Allemagne doit forcément, tôt ou tard, se retrouver victime de sa propre médecine, et en particulier des bombardements incendiaires qu'elle a elle-même testés en Espagne, quelques années auparavant.

Mais s'ils transforment effectivement les villes allemandes en amas de ruines fumantes, les bombardements anglo-américains, malgré toute leur férocité, n'y tuent qu'entre 400 000 et 600 000 personnes, soit seulement 1.5% de la population urbaine allemande, et bien moins que les chiffres auxquels chaque camp s'attendait avant la guerre.

A voir les images de Cologne, Berlin, Hambourg, Dresde, ou de tant d'autres villes ravagées par les explosions et les incendies, il semble pourtant impossible que quelqu'un ait pu y survivre. Mais les caves, les bunkers, les abris aménagés un peu partout, ainsi que la qualité et l'organisation de la défense passive allemande, accomplissent bel et bien des miracles.

Les assaillants, en revanche, n'ont aucun miracle à attendre

"Le Bomber Command imposait à ses équipages une série de trente missions. En 1943, les chances de s'en sortir vivant étaient de une sur six, en novembre, elles atteignaient 20% (...) Les équipages devenaient donc fatalistes. On y arrivait ou on n'y arrivait pas. (...) Une incroyable épouvante ne tarda pas à creuser les traits des aspirants aux airs d'adolescents qui, par désir d'aventure et parce qu'il fallait que le Bomber Command gagne la guerre, accomplissaient leurs trente missions"

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