mardi 22 mars 2005

744 - de jour comme de nuit

... en septembre 1941, suite à la publication du Rapport Butt sur l'efficacité des bombardements aériens, le Bomber Command britannique élabore une nouvelle stratégie, spécifiquement destinée à l'attaque des villes.

"L'État-major de l'armée de l'Air avait calculé qu'avec 4 000 bombardiers, et un largage mensuel de 60 000 tonnes, soit dix fois plus que ce qu'on avait fait jusque là, on pourrait détruire quarante-trois villes allemandes de plus de 100 000 habitants. Quinze millions de civils y vivaient. On mettrait l'Allemagne à genoux en six mois rien qu'en éliminant la volonté de résistance des Allemands"

Mais on ne dispose même pas du quart des bombardiers requis et l'entrée en guerre des Américains (décembre 1941) n'améliore nullement les capacités du Bomber Command. Il faudra en effet plus d'un an avant que la 8ème Air Force Américaine - qu'on appellera un jour la "Mighty Eight" - soit opérationnelle et lâche ses premiers B17 et B24 au dessus de l'Europe occupée...

Pêchant par naïveté, les Américains croient en effet qu'à la différence des bombardiers britanniques, leurs "forteresses volantes", évoluant à haute altitude en "packs" serrés, telles des divisions napoléoniennes, parviendront à affronter avec succès les meutes de chasseurs que la Luftwaffe ne manquera pas de lancer sur leur chemin. Ils pensent également qu'en opérant de jour, et non de nuit, leurs bombardiers trouveront plus facilement la cible, et pourront donc l'attaquer avec davantage d'efficacité tout en provoquant moins de dommages collatéraux.

Dans la réalité et particulièrement dans les premiers mois, les résultats sont pourtant catastrophiques. Aucune formation de B17, aussi nombreuse et serrée soit-elle, ne parvient à empêcher la chasse allemande d'y prélever un lourd tribut. Le seul raid sur Schweinfurth (14 octobre 1943) coûte près de 30% des effectifs engagés (!)

Quant à la plus grande précision attendue, elle n'est que rarement au rendez-vous. A l'entraînement, par temps clair, sous de parfaites conditions de visibilité, la précision des bombardements est d'environ 300 mètres. Mais en conditions réelles de combat, au dessus du territoire ennemi, par temps couvert, elle chute immédiatement à plusieurs kilomètres.

Le facteur humain joue il est vrai un grand rôle

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