vendredi 11 mars 2005

733 - le retour sur terre

... si la guerre se termine en Europe sans que le B29 n'y prenne part, dans le Pacifique, en revanche, l'avion a tout le loisir d'incinérer les villes japonaises les unes après les autres, et de balayer les faibles défenses que le Japon peut encore dresser contre lui.

Bombardier parfait pour son époque, le B29 vole en effet trop haut et trop vite pour la plupart des chasseurs nippons dont les moteurs, généralement dépourvus de turbocompresseurs, s'époumonent en vain à tenter de le rattraper. Et quand ils y parviennent - ce qui est fort rare - le puissant armement télécommandé de l'avion ne leur laisse de toute manière que peu de chances de survie.

En désespoir de cause, nombre de pilotes japonais opteront, là encore, pour la technique des kamikazes, éperonnant les bombardiers américains avec leurs propres appareils, et s'écrasant avec lui sur les villes japonaises en flammes...

Au lendemain d'Hiroshima et de Nagasaki, le binôme B29 / bombe atomique passe pour l'arme absolue, celle qui mettra immédiatement fin à tous les conflits.

Hélas, la guerre de Corée, quelques années plus tard, sonnera le glas des illusions. Contraints de renoncer à l'usage d'arme atomique, les B29 devront en revenir aux bombes classiques,... fort peu efficaces sur un pays rural, ce que les théoriciens du bombardement stratégique n'avaient pas prévu.

Rattrapés par les avions à réaction, les Boeing B29 se verront de surcroît contraints de ne plus opérer que de nuit - comme autrefois les bombardiers britanniques au dessus de l'Allemagne - sous peine de subir des pertes intolérables. Pour finir, on jugera plus sage de les retirer du Front et de les transformer en avions de guerre électronique, ou en ravitailleurs hélas bien trop lents pour les avions qu'ils sont censés ravitailler

A peine devenue absolue, l'arme a déjà cessé de l'être..

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