lundi 7 mars 2005

729 - l'éveil du géant

... au lendemain de la Première Guerre mondiale - la "der des der" - l'Amérique avait bien failli liquider sa force aérienne, et n'avait pas hésité à traduire Billy Mitchell en conseil de guerre pour "irrespect et insubordination" alors que ce dernier avait pourtant démontré, et à plusieurs reprises, qu'aucun cuirassé - aussi puissant fut-il - ni aucune ville - aussi éloignée fut-elle - n'était désormais à l'abri de l'arme aérienne.

Dix ans après la condamnation de Billy Mitchell (janvier 1926), l'Amérique découvrit, grâce aux images de la Guerre d'Espagne, qu'elle pourrait bien elle aussi se retrouver un jour victime de bombes lancées depuis des avions,... ce qui était d'autant plus fâcheux que son aviation de combat était pour ainsi dire inexistante, isolationnisme oblige.

Les avionneurs américains possédaient certes maints projets d'avions nouveaux dans leurs cartons, mais, faute d'argent, la plupart n'avaient jamais dépassé le stade de la planche à dessin.

Heureusement, la montée des périls et, surtout, les commandes européennes placées aux États-Unis, finirent par débloquer la situation, et transformèrent le nain américain en géant aéronautique qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avait laminé tous ses compétiteurs et dominait à présent tous les domaines du vol.

S'ils se lancèrent, comme tout le monde, dans les bombardiers légers et moyens, mono ou bimoteurs, les Américains, qui devaient composer avec les énormes distances de leur territoire, comprirent très vite l'intérêt des gros bombardiers quadrimoteurs, de ces "croiseurs aériens" capables - du moins en théorie - de remplacer avantageusement les divisions blindées et les flottes de cuirassés et de remporter, dans les airs, des guerres qu'on n'aurait plus besoin de mener au sol ou sur la mer.

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