mercredi 2 mars 2005

724 - To Hell and Back

... Traqués par les projecteurs, canonnés par la flak, mitraillés par les chasseurs adverses, bourrés aux amphétamines entre les vols, les sept hommes - moyenne d'âge : 20 ans - d'un bombardier Lancaster ont une espérance de vie qui ne dépasse pas onze missions.

C'est un "To Hell and Back", dans lequel chacun s'efforce de faire son boulot, convaincu que celui-ci abrégera la guerre et lui permettra de rentrer chez lui le plus rapidement et le plus intact possible.

Pas question de "remords du guerrier". C'est une invention moderne, anachronique. Lorsqu'il largue un "cookie" de 2000 litres de méthanol sur une ville allemande, le pilote de Lancaster sait très bien qu'il va carboniser bien davantage de civils que de membres actifs de la Waffen SS.

Il sait aussi que s'il se retrouve contraint de sauter en parachute au dessus de l'Allemagne, il passera, au mieux, le reste de la guerre dans un stalag ou, au pire, se fera carrément lyncher par une population allemande fort mal disposée à son endroit...

Et pas question non plus de "dummy run". L'équipage qui ne trouve pas sa cible du premier coup ne recommence pas une approche héroïque, comme on le lui a pourtant appris à l'entraînement. Il se cherche immédiatement un objectif secondaire sur lequel larguer ses trois ou quatre tonnes de bombes.

Et s'il ne le trouve pas non plus, il largue sa cargaison au petit bonheur pour rentrer le plus vite possible, et en un seul morceau, en Angleterre...

Aucun commentaire: