jeudi 24 février 2005

718 - les sirènes du Jugement dernier

.. L'installation d'une sirène - entraînée par une éolienne - sur l'atterrisseur gauche des bombardiers Junkers 87 "Stuka" ajouta une note psychologique à la guerre aérienne.

La sirène ne tuait personne mais annonçait à ce point la mort que des centaines de civils polonais, puis français, et même des pelotons entiers de soldats, plongeaient dans les fossés ou s'enfuyaient éperdument dans toutes les directions dès qu'ils l'entendaient.

Il n'était plus nécessaire d'assiéger les villes : c'était les villes qui se vidaient à présent d'elles-mêmes à la simple annonce de l'arrivée des troupes allemandes.

Et si elles ne se vidaient pas assez vite, les bombardements opérés en toute impunité par la Luftwaffe se chargeaient rapidement de précipiter des milliers de réfugiés supplémentaires sur les routes, ce qui ajoutait encore à la pagaille générale, contrariait les mouvements des défenseurs, et ne faisait qu'accroître la démoralisation des soldats, de moins en moins désireux de se battre.

La Pologne et son armée ainsi liquidées en quelques semaines, tout le monde se mit à parler de "Blitzkrieg" - de "guerre éclair" - et à donner raison aux théoriciens qui, depuis Douhet ou Mitchell, avaient fait du bombardement aérien l'arme suprême des conflits modernes, celle qui, par ses effets conjugués de destruction et de démoralisation bien en arrière du Front, allait réduire la durée des guerres à quelques semaines, voire à quelques jours seulement, minimisant ainsi le nombre total de morts...

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