... En 1935, loin des journalistes et des caméras d'une télévision qui n'existait du reste pas encore, la Regia Aeronautica de Benito Mussolini déversa 3 200 tonnes de bombes au gaz sur les combattants de l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié - armés seulement de sagaies et de quelques vieux fusils - sauvant à plusieurs reprises la vie de fantassins italiens en bien mauvaise posture, et donnant raison à tous ceux qui pronostiquaient la victoire finale du "tout aérien" et le couronnement du bombardier stratégique comme arme absolue des conflits futurs.Un an plus tard, dans "Things to Come", le cinéaste William Cameron Menzies et le romancier H.G. Wells offraient au monde la vision prémonitoire - bien qu'exagérée - de ce que serait la Seconde Guerre mondiale, avec ses villes détruites et ses populations contraintes de descendre sous terre pendant des années afin d'échapper aux bombes et aux gaz de combat.
Encore un an, et la destruction de la petite ville de Guernica par l'aviation allemande, engagée au côté de Franco dans la guerre civile espagnole, donna raison aux plus pessimistes. Non contents de raser la ville le 26 avril 1937, les appareils de la Légion Condor y avaient tué plus de 1 500 personnes, majoritairement des femmes, des enfants et des vieillards.
Alors que la Seconde Guerre mondiale se rapprochait d'heure en heure, le spectre de la destruction totale des villes, voire de la Civilisation elle-même, se profilait avec de plus en plus de certitude, ce qui ne pouvait qu'inciter les pacifistes européens à réclamer toujours davantage de concessions de leurs gouvernements envers les fascistes allemands et italiens.
Il fallait à tout prix "Sauver la Paix pour notre génération", ce qui entraîna de multiples reniements des démocraties jusqu'à ce jour fatidique du 1er septembre 1939, lorsque le monde entier se retrouva au pied du mur.
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