lundi 21 février 2005

715 - "Je suis fortement en faveur de l'utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares"

... "Je ne comprends pas ces réticences à l'emploi du gaz [en Irak]. Je suis fortement en faveur de l'utilisation du gaz toxique contre les tribus barbares... L'effet moral sera bon. On diffusera une terreur vivace" avait déclaré Winston Churchill en 1919, alors qu'il était Secrétaire à la Guerre.

Et de fait, dès 1917, sur le territoire qui devait plus tard devenir l'Irak, la Grande-Bretagne s'était essayée au bombardement par gaz de combat sur les tribus qui s'étaient rebellées contre sa volonté de rassembler en un seul et même État les Kurdes du nord, les Chiites du sud, ainsi que les tribus Sunnites de la région de Bagdad, afin de créer de toutes pièces un "royaume" irakien qui lui permettrait de contrôler le pétrole de la région.

"Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un vrai bombardement !", avait renchéri à la même époque celui qui n'était encore que le lieutenant-colonel Arthur Harris. "En 45 minutes nous pouvons raser un village et tuer ou blesser un tiers de sa population".

Unanimes objets d'indignation en Europe depuis leur emploi lors de la Première Guerre mondiale, les gaz de combat rencontraient en revanche bien moins d'opposition lorsqu'il s'agissait de "pacifier les sauvages" sur de lointains territoires soumis à la colonisation européenne.

Mises en oeuvre par les Britanniques en Irak jusqu'en 1920, puis à Souleimaniyah (Kurdistan) en 1925, les attaques aériennes au gaz furent également testées par les Espagnols dans le Rif marocain, par les Japonais en Chine et, surtout, par les Italiens lors de leur conquête de l'Éthiopie entre 1935 et 1936.

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