..."En 1917-1918, les bimoteurs Gotha et quadrimoteurs Riesen poursuivirent les raids [sur Londres] et firent 836 morts et 1 994 blessés", écrit l'historien allemand Jorg Friedrich (*). "Partis de jour, la moitié des appareils n'avaient pas trouvé Londres, et le cinquième de ceux qui y parvinrent furent abattus. Les représailles britanniques en 1918 firent 746 morts et 1 843 blessés du côté allemand. Tout cela restait dans la moyenne du nombre des victimes annuelles de la circulation.Bien que représentant un incontestable progrès par rapport aux Zeppelins, les Gotha allemands et autres Handley-Page 0/400 britanniques ne possédaient en effet ni l'allonge ni les capacités d'emport suffisantes pour s'enfoncer bien loin au dessus du territoire ennemi et y causer des dommages de nature à bouleverser l'issue de la guerre.
Au vu de ces piètres résultats, et considérant ce que nous savons aujourd'hui du bombardement des grands centres urbains, il ne fait aucun doute que les raids aériens massifs que les Alliés avaient prévus d'organiser au dessus de Berlin au cours de l'année 1919, il ne fait aucun doute que ces raids n'auraient eu aucun autre résultat pratique que de coûter fort cher en vie humaine, et probablement davantage du côté des attaquants que de celui des attaqués.
Mais au début des années 1920, les graines étaient pourtant plantées d'un concept nouveau - le bombardement stratégique des villes - que des théoriciens comme Giulio Douhet, Billy Mitchell ou Hugh Trenchard allaient, de part et d'autre de l'Atlantique, élaborer et raffiner tout au long de l'entre-deux-guerres...
(Jorg Friedrich, "Der Brand, Deutschland in Bombenkrieg, 1940-1945", trad. française "L'Incendie", Éditions de Fallois, 2004)
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