lundi 14 février 2005

708 - la forteresse imprenable

... jusqu'à la Première Guerre mondiale, le belligérant qui souhaitait soumettre un pays devait d'abord s'emparer des villes de ce pays, qui étaient tout à la fois sièges du Pouvoir politique, religieux, administratif et financier.

Mais pour parvenir jusqu'à elles, il lui fallait s'enfoncer à pieds ou à cheval jusqu'au coeur du territoire ennemi, y livrer de multiples batailles puis - et uniquement s'il était victorieux - assiéger les villes elles-mêmes, qui étaient souvent défendues par des fortifications à l'intérieur desquelles la population pouvait résister plusieurs semaines, voire plusieurs mois, dépendamment des circonstances, de la nature du terrain, des forces en présence ou des simples hasards de la guerre.

A l'époque romaine, il avait ainsi fallu trois ans aux 10 000 hommes de Flavius Silva pour finalement s'emparer de la forteresse de Masada où s'étaient réfugiés les Zélotes.

Les catapultes puis, surtout, l'invention des premiers canons, permirent certes d'expédier des projectiles bien au delà des remparts et autres obstacles naturels, mais encore fallait-il s'en approcher suffisamment, et donc se placer en retour sous le feu d'un ennemi qui, pour se défendre, ne manquait évidemment pas d'utiliser lui aussi les mêmes armes.

Les sièges étaient donc des opérations de longue haleine et à l'issue fort incertaine.

Au 15ème siècle, le puissant empire ottoman avait ainsi mis près d'une génération, et perdu des dizaines de milliers de combattants, avant de parvenir à réduire au silence les dernières forteresses albanaises. Il avait en revanche échoué devant Malte, tout comme Napoléon et l'Empire français s'étaient cassés les dents devant Gibraltar et les îles britanniques.

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