... si l'armée manque de moyens, et si la marine est réduite à sa plus simple expression, l'aviation japonaise, en ce mois d'août 1945, fait meilleure figure, et dispose encore de plus de 10 000 appareils - c-à-d trois fois plus qu'au commencement de la guerre (!)Et si l'essence est sévèrement rationnée, et l'entraînement au pilotage réduit au strict minimum, ce ne sont pas les volontaires fanatisés qui manqueront pour se précipiter, comme à Okinawa, sur les navires américains, lorsque ceux-ci se présenteront en vue des côtes.
La bombe atomique en décidera autrement. Le 6 août 1945, Hiroshima est rayée de la carte. C'est la solution américaine au problème des morts américains.
Deux jours plus tard, craignant de passer à côté d'une part du gâteau, Joseph Staline se décide enfin à tenir sa promesse contractée à Yalta en février, et réaffirmée à Potsdam en juillet : déclarer la guerre au Japon dans les trois mois suivants la capitulation de l'Allemagne.
Dès le lendemain, 09 août, avec un sens de l'opportunisme inouï et une absence totale de scrupules, le Petit Père des Peuples lance ses troupes à la conquête de la Mandchourie.
Pour un coût dérisoire, et au prix de pertes minimes, il va venger l'humiliation de Port Arthur (1905), lorsque l'armée et la marine russes avaient dû capituler et céder la place à l'empire japonais. Il va s'emparer de la Mandchourie, mais aussi de la Corée du Nord.
Le 23 août, alors que l'empereur Hiro-Hito a pourtant annoncé la capitulation du Japon 8 jours auparavant (!) il fera même main basse sur les îles Sakhaline et Kouriles, ne s'arrêtant que sous les menaces de moins en moins voilées d'un Truman qui a enfin compris, mais trop tard, qu'il s'était fait berner.
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