mercredi 20 octobre 2004

591 - l'île de l'Ours

... le 1er juillet 1942, le convoi PQ17 est repéré par le U-255 à environ 60 milles de l'est de l'île Jan Mayen. Attaqué le lendemain par les sous-marins allemands et plusieurs appareils de la Luftwaffe, le convoi n'en continue pas moins sa route sans dommages jusqu'à l'île de l'Ours, soit au plus près des bases aériennes allemandes du Cap Nord.

Et c'est alors que les choses se gâtent.

Aussi soucieuse soit-elle d'attirer le Tirpitz en haute mer, l'amirauté britannique n'entend pas pour autant exposer ses précieux cuirassés aux avions allemands. Dans son esprit, le Tirpitz, attiré par le convoi comme le tigre par une chèvre attachée à un pieu, doit en effet sortir de sa tanière *avant* l'île de l'Ours, soit pratiquement hors de portée des forces aériennes allemandes.

S'il ne s'est pas encore manifesté à cette date, soit le 4 juillet, le gros des forces britanniques doit se replier vers l'ouest, laissant le convoi se débrouiller contre les seuls sous-marins et avions allemands, contre lesquels les cuirassés britanniques ne sont de toute manière d'aucune utilité.

De leur côté, les Allemands tiennent évidemment le raisonnement inverse. Les "ordres personnels du Führer" interdisant de prendre le moindre risque, l'amiral Carls n'a aucune intention de faire sortir le Tirpitz tant que le convoi ne sera pas parvenu à proximité des forces aériennes du général Stumpff. Mais avec la brume qui couvre la zone depuis près de 36 heures, plus personne ne sait où se trouve le convoi.

Le 4 juillet, au moment-même où les forces de surface britannique se replient vers l'ouest, le convoi est finalement retrouvé par un avion de la Luftwaffe au Nord de l'île de l'Ours. Le Tirpitz est encore à trois heures d'appareillage lorsque les premiers appareils allemands passent à l'attaque, coulant un cargo américain de 7 000 tonnes, bourré de chars de combat. Trois autres sont touchés peu avant la tombée de la nuit, alors que le Tirpitz n'a toujours pas levé l'ancre.

Le lendemain, 5 juillet, un avion de reconnaissance allemand aperçoit la Home Fleet en plein repli vers l'Ouest. Plus rien - sauf Hitler - ne s'oppose donc à l'appareillage du Tirpitz. Le temps que l'information parvienne aux oreilles du Führer, puis remonte jusque Trondhjem avec l'accord de ce dernier, et ce n'est qu'à 13H00 que le Tirpitz appareille enfin.

Pour ne pas aller bien loin...

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