... en ce 24 mai 1941, alors qu'il engage le combat contre le cuirassé Bismarck et le croiseur lourd Prinz Eugen, le Hood est un bâtiment qui, malgré ses huit canons de 380mm et plusieurs modernisations, accuse désormais son âge, puisque mis en service en 1920.
A ses côtés, le Prince of Wales, entré en service deux mois plus tôt, est flambant neuf, mais la fiabilité de ses 10 canons de 356mm (regroupés en deux tourelles quadruple et une tourelle double afin de gagner du poids) est encore très aléatoire.
En face, le Bismarck peut compter sur huit pièces de 380mm et douze de 150mm. Avec ses 16 000 tonnes seulement, et ses huit canons de 203mm, le Prinz Eugen boxe incontestablement dans une autre catégorie. Mais lorsque le combat s'engage, la distance entre les protagonistes est inférieure à 17 000 mètres, ce qui lui permet de joindre ses obus à ceux du Bismarck.
De fait, c'est le modeste Prinz Eugen qui, le premier, parvient à toucher le pont des embarcations du Hood, qui commence à flamber. Quelques secondes plus tard, à la troisième salve du Bismarck, le Hood disparaît d'un coup dans une formidable explosion, ne laissant que trois survivants sur un équipage de plus de 1 400 hommes !
Les circonstances entourant la disparition du Hood n'ont jamais été connues avec précision, mais beaucoup considèrent qu'il fut victime non pas d'un coup direct du Bismarck - dont les obus étaient notoirement défectueux - mais de l'incendie provoqué par les obus du Prinz Eugen, qui se serait communiqué aux soutes à munitions par les fûts insuffisamment blindés des tourelles.
Le Hood disparu sous les flots, le Prince Of Wales se retrouve seul contre les deux bâtiments allemands. A l'avant, un de ses canons de 356mm est en avarie. Mais la situation est bien pire à l'arrière, où la tourelle est carrément coincée depuis qu'un de ses obus est tombé du monte-charges. Touché trois fois par le Prinz Eugen, et quatre fois par le Bismarck, le cuirassé britannique n'est manifestement plus en mesure de combattre, et se retire en compagnie des bâtiments de son escorte.
Pour l'Allemagne, c'est une grande victoire que l'on va fêter bruyamment.
La joie sera de courte durée...
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