... le triste sabordage de l'Admiral Graf Spee devant Montevideo, le 17 décembre 1939, avait clairement démontré les faiblesses de la Kriegsmarine et les limites d'une stratégie consistant à croire que la meilleure qualité des armes - pour ne par parler d'un quelconque "triomphe de la volonté - compenserait à elle seule la pure et simple loi du nombre : bien que techniquement supérieur à ses trois adversaires britanniques, le Graf Spee avait dû s'incliner
L'affaire du convoi HX106 démontra quant à elle les limites de la logique hitlérienne selon laquelle toutes les décisions militaires ne relevaient en définitive que de lui seul. A la différence de tous les autres chefs d'État engagés dans la 2ème Guerre mondiale, Adolf Hitler s'entêta en effet jusqu'au bout dans son rôle de chef suprême des armées. Même Staline, après les premiers désastres de 1941, avait fini par laisser la conduite des opérations à ses généraux. Hitler se méfiait trop des siens pour leur faire confiance...
Le 22 janvier 1941, les croiseurs de bataille Scharnhorst et Gneisenau avaient appareillé de Brest en vue d'intercepter et de détruire le convoi HX106, qui devait appareiller de Halifax le 31 janvier suivant. Le 2 février, ils aperçurent, comme prévu, le HX106 mais aussi, ce qui n'était pas prévu et plutôt désagréable, le vieux cuirassé Ramillies, qui l'escortait.
Sur le papier, l'affaire semblait pourtant relativement simple : bien que disposant d'un armement inférieur (9 canons de 280mm chacun contre les 8 pièces de 380mm du seul cuirassé anglais), le Scharnhorst et le Gneisenau possédaient en revanche un considérable avantage de vitesse, avec au moins 10 noeuds de mieux que le vieux cuirassé britannique, mis en service en 1917. C'était, en gros, l'histoire du Graf Spee qui se répétait, mais cette fois à l'avantage des Allemands.
Hélas, les "ordres personnels du Führer" interdisaient l'engagement face à un cuirassé ennemi. Le convoi put donc poursuivre sa route sans être inquiété...
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