jeudi 7 octobre 2004

578 - la souris dans la souricière

... l'arrivée du Graf Spee devant Montevideo le 14 décembre 1939 a évidemment sonné le branle-bas dans toute la Royal Navy. Jusqu'ici, l'immensité de l'océan Atlantique avait permis au "cuirassé de poche" allemand d'échapper à ses adversaires. Mais à présent, coincé à Montevideo, avec deux croiseurs britanniques pour monter la garde devant la seule issue possible, l'affaire paraît mal engagée.

De fait, de tous les côtés de l'Atlantique, cuirassés, porte-avions et croiseurs britanniques ont mis le cap sur Montevideo, bien décidés à en finir.

De son côté, la diplomatie allemand ne reste évidemment pas inactive, mais l'Uruguay est un pays neutre et les règlements internationaux - sur lesquels les Britanniques ne manqueront pas d'insister - lui interdisent de donner asile plus de 24 heures à un bâtiment de guerre en état de combattre ou, s'il ne l'est pas, à lui accorder davantage de temps que celui impérativement nécessaire pour se remettre en état de prendre la mer. A défaut, le Graf Spee devra alors être interné et désarmé en Uruguay.

La faiblesse de la Kriegsmarine ne lui permet évidemment pas d'envoyer une flotte de surface au secours du Graf Spee. Convoqué à la Chancellerie, l'amiral Dönitz, responsable des sous-marins, doit également admettre l'impossibilité d'envoyer avant le 25 janvier 1940 une meute d'U-booten capables de forcer le blocus anglais. Jamais l'Uruguay n'acceptera pareil délai.

Justement, une commission technique uruguayenne est montée à bord du Graf Spee le jour-même de son arrivée. Ses conclusions sont sans appel : si le navire allemand a effectivement subi des avaries - dont 27 coups au but par des projectiles de différents calibres, il est malgré tout capable de reprendre la mer dans les 72 heures,... malgré les vociférations de l'expert allemand tout spécialement arrivé par avion, et qui exigeait 15 jours, au minimum...

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