samedi 2 octobre 2004

573 - la guerre de course

... pour le Panzerschiff Admiral Graf Spee, la Seconde Guerre mondiale a commencé le 21 août 1939, lorsqu'il a appareillé de Wilhemshaven pour l'Atlantique Sud. Son "frère" - le Deutschland - l'a imité quatre jours plus tard, en prenant le cap de l'Atlantique Nord.

Le 19 août, le ravitailleur Altmark a pour sa part quitté Port-Arthur (États-Unis) pour rejoindre le Graf Spee sous l'équateur aux alentours du 10 septembre. Bien loin de chercher à s'en prendre aux navires de commerce alliés, le Graf Spee ravitaillé (comme d'ailleurs le Deutschland) s'est au contraire efforcé d'échapper à tout repérage, fuyant entre le Brésil et l'Afrique du Sud la moindre fumée aperçue à l'horizon.

Car pour la Kriegsmarine, le moment est déjà venu d'affronter son plus terrible adversaire : les "ordres personnels du Führer". Toujours soucieux de son prestige à l'étranger, le dictateur ne veut en effet pas de pertes, et a donc interdit toute action du Graf Spee ou du Deutschland sur les routes commerciales fréquentées... contre lesquelles ils ont pourtant été conçus (!)

Le 26 septembre 1939, l'amiral Raeder, excédé, parvient enfin à arracher à Hitler l'autorisation de lâcher ses "cuirassés de poche".

Le 30 septembre, au large de Pernambouc (Brésil), le Graf Spee aperçoit sa première victime - le Clement, un vieux cargo anglais de 5000 tonnes - qu'il force à stopper avant de le couler au canon tout en contactant par TSF les autorités brésiliennes pour qu'elles viennent chercher l'équipage du Clément, forcé d'abandonner son navire.

Le 5 octobre, c'est le tour du Newton Beach, qui se voit contraint de suivre le Graf Spee avec un équipage de prise à son bord. La même scène se répète ainsi à plusieurs reprises jusqu'au 22 octobre, lorsque la route du Graf Spee croise celle du Trevanion - un minéralier de 6000 tonnes - qui, non content de se refuser à stopper, a cette fois le temps de lancer un SOS avant d'être coulé.

Cette fois, l'Amirauté britannique est dûment prévenue et, avec l'aide de ses alliés français, dépêche plusieurs cuirassés et croiseurs de bataille dans l'Atlantique afin d'y débusquer le Graf Spee et de protéger les navires marchands. Au total, plus de 270 000 tonnes de navires de guerre - sans même parler des destroyers ou des torpilleurs - se retrouvent bientôt lancés à la recherche d'un Graf Spee qui n'en avoue que 10 000 et juge plus sage de se faire oublier pendant trois semaines...

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