dimanche 5 septembre 2004

546 - 14 litres d'essence... au kilomètre !

... en juin 1942, Ferdinand Porsche, déjà fort occupé à concevoir des tanks de 70 tonnes (deux fois plus lourds que les Sherman américains) fut mandaté pour réaliser un blindé qui dépasserait en poids, protection et puissance de feu tout ce qui existait jusque là.

Avec 188 tonnes (!), un blindage atteignant 35cms à certains endroits, un canon de 128mm et un autre de 75mm dans une même tourelle, le monstre, ironiquement baptisé "Maus" ("souris") enfonçait effectivement toutes les limites du raisonnable.

Mais avec 10 mètres de long, plus de 3,6 mètres de hauteur et une vitesse d'à peine 20 kms/h, l'engin eut incontestablement constitué une proie rêvée pour les chasseurs-bombardiers alliés, qui sillonnaient l'Allemagne en tous sens.

Et comme il n'existait aucun moteur terrestre capable de mouvoir pareil mastodonte, on n'avait eu d'autre solution que de se rabattre sur un moteur d'avion (un Mercedes-Benz DB603) certes puissant (plus de 1 000 chevaux) mais qui, avec une telle masse à déplacer, engloutissait la bagatelle de 14 litres d'essence... au kilomètre !

En 1934, Ferdinand Porsche avait débuté sa collaboration avec le régime hitlérien en concevant une "voiture du peuple" de 800 kilos et ne consommant que 7 litres au cent. Dix ans plus tard, il en était réduit à faire rouler un montre 200 fois plus lourd et consommant 200 fois plus.

De fait, malgré des réservoirs de 2 700 litres, l'autonomie de la bête ne dépassait pas 200 kilomètres, et moitié moins en terrain accidenté (!) Eussent-il été mis en production que les Maus seraient assurément tombés en panne sèche au beau milieu du champ de bataille.

A la fin de la guerre, outre une demi-douzaine de prototypes à divers stades de construction, seuls deux Maus avaient été terminés, qui furent détruits avant l'arrivée des Russes, lesquels n'en reconstruisirent pas moins un exemplaire pour l'exposer dans leur musée de Kubinka, où on peut encore le voir aujourd'hui, tel l'ultime survivant d'un parc jurassique...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour,
Un exemplaire achevé mais sans tourelle. Une fictive fut ajouter afin d'assurer la réalité du poids c'est ce char que l'on voit souvent en cours de test.le second est entièrement achevé et durement saboté par les allemands à l'arrivée des russes à l'usine. Ces derniers vont récupérer la tourelle, en état, et l'installer sur le premier Maus.
Patrick Fleuridas

Anonyme a dit...

Un impact direct d'obus tiré d'un avion ou d'un autre char sur la "nourrice" d'essence extérieure devait avoir des résultats pour le moins intéressants...