samedi 4 septembre 2004

545 - une reconversion difficile

... au début de son règne, Adolf Hitler avait financé les Auto-Union de compétition de Ferdinand Porsche, qui triomphèrent sur tous les circuits d'Europe. En 1934, le dictateur, qui ne roulait qu'en Mercedes, avait demandé à ce même Ferdinand Porsche de concevoir une "voiture du peuple" - la future coccinelle - qui, afin d'être vendue à chaque Allemand pour moins de 1 000 Reichsmarks, devait nécessairement être légère, simple à construire, et économe en carburant, avec 7 litres au 100 kilomètres.

Le déclenchement de la guerre, en septembre 1939, mit hélas un terme à ce projet, qui ne fut repris qu'une dizaine d'année plus tard. Le Reich millénaire avait maintenant d'autres besoins, et en particulier celui de construire des tanks.

En 1941, Ferdinand Porsche se retrouva donc à concevoir des tanks pour l'usine de blindés Nibelungenwerk Steyr-Daimler-Puch, et l'on aurait pu s'attendre à ce qu'il y invente non seulement les meilleurs blindés du monde, mais aussi les plus simples à produire, et les plus économiques à l'usage.

Ce fut tout le contraire. Au fil des années, Ferdinand Porsche ne cessa de réaliser des tanks de plus en plus lourds, de plus en plus complexes, et si peu capables d'affronter la réalité des combats que ses commanditaires durent souvent en confier la réalisation à d'autres, ou en reprendre carrément l'étude.

Ainsi, lorsqu'il fallut doter la Wehrmacht d'un nouveau char lourd muni d'un canon de 88mm, on se tourna tout naturellement vers Porsche... avant de réaliser que le prototype proposé par Henschel - le futur Tigre I - était beaucoup plus facile à construire, et plus beaucoup simple mécaniquement.

Un lot de consolation fut néanmoins offert à Porsche, qui pu transformer son prototype 101 en "chasseur de char". Désormais muni d'une tourelle fixe et rebaptisé "Elephant", le nouveau blindé de 70 tonnes s'avéra si décevant que la production ne dépassa pas les cent exemplaires.

Et lorsque l'on voulut donner un successeur au Tigre I, Porsche et Henschel furent à nouveau contactés. Porsche proposa une version améliorée de son type 101 - mais toujours à transmission électrique - et était cette fois si convaincu de l'emporter qu'il lança immédiatement la fabrication des tourelles.

Hélas, comme la première fois, le modèle Henschel fut jugé meilleur. Tout au plus accorda-t-on à Porsche le droit de greffer sur les Tigre II la cinquantaine de tourelles déjà produites, après quoi les tourelles Henschel prirent la place, à la plus grande satisfaction des tankistes, lassés de voir les obus ennemis se coincer entre le chassis du char et les arrondis de la si jolie tourelle Porsche.

Mais Porsche n'avait pas dit son dernier mot...

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