... au printemps 1945, l'État-major du général McArthur planche toujours sur les plans de l'opération "Olympic" - le débarquement sur l'île de Kyushu, la plus petite des deux îles de l'archipel japonais
Prévue pour le début du mois de novembre 1945, l'opération doit mobiliser près de 650 000 hommes, et précéder de quelques mois le débarquement sur l'île principale de Honshu (opération "Coronet"), prévue pour mars 1946.
Les japonais, qui n'ignorent rien des intentions américaines, ont massé 14 divisions au Kyushu, 38 au Honshu et Shikoku, 5 à Hokkaido. Vingt-huit millions de civils ont été embrigadés à la hâte dans des milices populaires, sur le modèle de la "Volksturm" allemande
Et comme pour celle-ci, ce sont les armes qui manquent le plus : bon nombre de volontaires en sont en effet réduits à porter des lances de bambous.
En revanche, l'aviation japonaise dispose encore de plus de 10 000 appareils, trois fois plus qu'au commencement de la guerre (!) Et si l'essence est sévèrement rationnée, et l'entraînement au pilotage réduit au strict minimum, ce ne sont pas les volontaires fanatisés qui manquent pour se précipiter à plus de 600kms/h sur les navires américains : entre le 20 mars et le 13 août 1945, ils coûteront aux alliés 9 destroyers, 6 transports et 5 plus petits navires coulés, 10 cuirassés, 16 porte-avions, 4 croiseurs, 81 destroyers, 44 transports et 62 plus petits bâtiments endommagés.
Sur les plages de Tarawa, Okinawa, Saipan, Iwo-Jima, les contre-attaques suicides des petits hommes jaunes ont déjà coûté la vie à des milliers de soldats américains, incapables de comprendre ces combattants qui préfèrent mourir plutôt que de se rendre, et qui se font faucher vague après vague, à la mitrailleuse lourde.
A Okinawa, en avril, les Américains enterrent 12 000 des leurs. C'est trop, beaucoup trop pour l'opinion publique, encore occupée à savourer l'ivresse de la victoire contre l'Allemagne, et qui n'a aucune envie de voir les boys en revenir pour repartir aussitôt dans le Pacifique, à fortiori lorsque l'État-major de McArthur, se fondant sur les résultats des débarquements précédents, évalue à 600 000 les pertes nécessaires pour s'emparer du Japon.
A l'évidence, il faut trouver autre chose. Un autre chose qui se prépare depuis des années, dans un recoin perdu du Nouveau Mexique...
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