
Mais à l'été 1944, la situation de l'armée impériale japonaise était devenue si désespérée qu'il fut décidé de passer de la théorie à la pratique.
Hélas, le cargo japonais qui transportait les stocks de puces contenant le bacille de la peste fut coulé par un sous-marin américain avant d'avoir atteint l'île de Saïpan, qui tomba bientôt aux mains des Marines...
Les stocks que l'on était parvenu à rapatrier au Japon furent gardés dans le plus grand secret, et tenus en réserve en vue du futur débarquement américain, que l'État-major de McArthur prévoyait pour le début de 1946.
Les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, suivis de la capitulation du Japon, en décidèrent autrement.
La Section 731 fut dissoute en août 1945, lorsque les troupes soviétiques envahirent la Mandchourie. En évacuant les lieux, les Japonais firent sauter les bâtiments, et exécutèrent à la mitrailleuse les derniers cobayes humains survivants.
A l'exception de quelques uns d'entre eux, jugés par les soviétiques, la plupart des chercheurs japonais s'évanouirent alors dans la nature ou, plus prosaïquement, négocièrent leur immunité auprès des forces méricaines
Ce fut le cas de leur chef, le docteur Shiro Ishii. Surnommé "Le Mengele japonais", cet éminent scientifique troqua en fait les résultats de ses travaux contre l'impunité. Il ne fut jamais inquiété et mourut tranquillement dans son lit, en 1959
Ses collègues ne furent pas en reste, qui obtinrent de confortables sinécures dans le monde médical et scientifique japonais de l'après-guerre... ou collaborèrent carrément avec les Américains qu'ils s'étaient pourtant jurés d'exterminer
L'Histoire n'a pas de morale, ou alors il faut la chercher longtemps...
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