
De fait, la pénicilline devint bientôt le produit le plus recherché sur le marché noir, tandis que le nombre d'avortements, officiellement autorisés, grimpait en flèche.
"On estime qu'environ 90% des femmes devenues enceintes à la suite de viols se firent avorter. Parmi celles qui accouchèrent, beaucoup abandonnèrent l'enfant à l'hôpital, sachant que leur mari ou leur fiancé ne l'accepterait jamais"
A la longue, ces histoires d'horreur finirent par circuler dans la Presse internationale, et par remonter jusqu'au Kremlin, qui s'inquiéta de la mauvaise réputation à présent véhiculée par l'armée rouge.
Pourtant, le 3 août 1945, trois mois après la chute de Berlin, le maréchal Joukov était encore obligé de prendre des mesures contre "le brigandage, les violences physiques et les comportements scandaleux" dont ses hommes se rendaient coupables.
Mais bien plus que les réprimandes des officiers, ou l'indignation des commissaires politiques, ce fut la faim qui s'avéra en définitive la meilleure arme contre le viol.
A quoi bon encore user de violence si on pouvait obtenir de la même fille, à présent affamée, qu'elle se donne plus ou moins volontairement, en échange d'un peu de pain ou d'un petit morceau de viande.
L'Histoire n'ayant rien à voir avec la morale, on vit bientôt se former des couples réguliers et même, dans certains cas, des soldats et des officiers soviétiques refuser de rentrer au pays, et déserter, afin de rester avec la compagne allemande qu'ils avaient, à la longue, fini par apprécier...
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