
Un million de personnes avaient vu leur logement réduit en cendres. Et lorsque les Berlinois voulaient se rendre dans un autre secteur de la ville - ne serait-ce que pour chercher de la nourriture - ils n'avaient d'autre choix que de le faire à pieds : 95% du réseau de tramway était détruit, et le métro, inondé.
Pour autant, leur sort aurait paru enviable à leurs compatriotes de Poméranie, de Silésie, et surtout de Prusse orientale, où la population de 2 200 000 habitants en 1940 avait été réduite à 193 000 en mai 1945.
(...) "la terre même avait été rendue impropre à l'exploitation pour plusieurs années. Les maisons avaient été soit brûlées soit dépouillées de leurs installations les plus élémentaires. Des ampoules électriques avaient été volées par des paysans soviétiques qui n'avaient même pas l'électricité chez eux. Les fermes étaient zone morte, tout le bétail ayant été abattu ou envoyé en Russie
(...) Mais le sort des civils qui n'avaient pu s'échapper était plus tragique encore. La plupart des femmes et des jeunes-filles furent conduites à marches forcées en Union soviétique et contraintes de travailler dans des forêts, des tourbières et des canaux quinze à seize heures par jour. Un peu plus de la moitié d'entre elles périrent dans les deux années qui suivirent. La moitié des survivantes avaient été violées et, quand elles furent renvoyées dans la zone d'occupation soviétique d'Allemagne, en avril 1947, la plupart durent être immédiatement hospitalisées, souffrant de tuberculose ou de maladies vénériennes"
Soixante ans plus tard, les survivants de ces 14 millions de réfugiés attendent toujours des excuses, une indemnisation, ou un "droit au retour" sanctifié par les Nations Unies et la communauté internationale.
Leur tort fut sans doute de ne pas naître palestiniens...
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