... copieusement réprimandé par Staline au soir du 16 avril 1945, et hanté par la crainte que son grand rival - le Maréchal Koniev - arrive avant lui à Berlin, le Maréchal Joukov entendait bien en terminer coûte que coûte avec les dernières poches de résistance allemandes, même s'il devait pour cela sacrifier toute son armée sur les hauteurs de Seelow.
De fait, l'amélioration de la météo permit à l'artillerie et à l'aviation soviétique de reprendre l'initiative, frappant systématiquement le moindre bâtiment, le moindre village, la moindre grange, le moindre clocher d'église qui aurait pu abriter des soldats allemands, et occasionnant, on s'en doute, un nombre incalculable de dégâts que personne n'appelait encore "collatéraux" tant chacun était convaincu de leur caractère aussi inéluctable que nécessaire.
Chez les Allemands, justement, les blessés s'accumulaient désormais en si grand nombre qu'on avait tout simplement décidé de ne soigner que ceux qui semblaient encore en état de porter une arme. Tous les autres furent abandonnés à leur sort, tripes à l'air et membres arrachés, tandis que des officiers spécialement désignés arpentaient tous les hôpitaux de campagne pour en extraire les quelques blessés aptes à reprendre le combat.
Quant à la Feldgendarnerie, elle ne se privait pas d'installer des barrages sur toutes les routes, afin d'intercepter traînards, soldats perdus et déserteurs, pour les renvoyer immédiatement vers le front, même s'il fallait pour cela en fusiller une partie sur le bord des routes ou en pendre une autre partie aux branches des arbres...
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