... à Berlin, ce 16 avril 1945, la population ne manqua pas d'être réveillée par le grondement de tonnerre des milliers de canons russes qui venaient d'ouvrir le feu sur les hauteurs de Seelow.
L'intensité du pilonnage était telle que malgré la distance - une soixantaine de kilomètres - les maisons berlinoises tremblaient sur leurs fondations tandis que les cadres se décrochaient des murs.
Partout dans la ville, l'on se mit à dresser de nouvelles barricades, tout en espérant que les Américains arrivent à temps pour empêcher la ville de tomber aux mains des Russes.
Sur les hauteurs de Seelow, l'offensive russe se déroulait quant à elle tant bien que mal, et à vrai dire plutôt mal que bien. Ce jour-là, des milliers de soldats russes, déchiquetés par les mines allemandes, écrasés par leurs propres tanks ou matraqués par leur propre artillerie, payèrent de leur vie l'excès de précipitation du Maréchal Joukov, sa constante rivalité avec Koniev, et l'obsession insensée de Staline d'arriver le premier à Berlin, quel que fut le prix à payer
Et de fait, ce prix s'avéra tellement élevé que l'État-major russe, pourtant habitué à composer avec des pertes représentant parfois 30 à 40% des effectifs, ne l'évoqua qu'à mots couverts, demandant régulièrement le décompte des "allumettes brûlées" et des "crayons cassés"...
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