dimanche 7 décembre 2003

272 - "laisser aux Russes le moins de territoires possibles"

... ayant franchi l'Elbe à la mi avril 1945, les Anglo-américains se trouvèrent confrontés une nouvelle fois à la question qui hantait l'État-major depuis plusieurs semaines : fallait-il oui ou non continuer l'offensive vers Berlin ?

Le 14 avril 1945, alors que les troupes américaines se trouvaient à moins de 100 kilomètres de la capitale du Reich, Eisenhower demanda au général Bradley son estimation de la situation.

Bradley, fidèle à sa prudence légendaire, estima les pertes américaines à 100 000 hommes s'il fallait s'emparer de Berlin - ce qui était manifestement très exagéré - et affirma que ce serait un prix bien trop élevé pour s'emparer d'une ville finalement symbolique, et d'une région dont les troupes américaines devraient de toute manière se retirer à la fin du conflit, tel qu'il en avait été convenu avec Staline aux termes des accords de Yalta.

Le général Simpson estimait au contraire, tout comme Patton, que la ville pouvait être prise en 48 heures, tant les rares troupes allemandes qui se trouvaient en face de lui étaient épuisées et ne songeaient plus qu'à se rendre.

De fait, l'armée allemande ne combattait plus pour ainsi dire que sur le front de l'Est, afin de permettre à des millions de civils de s'enfuir vers l'Ouest.

"Soldats et officiers, remarqua le colonel de Maizière, pensaient qu'il était bien préférable d'être battus par les Occidentaux. La Wehrmacht, épuisée, se battit jusqu'au bout à seule fin de laisser aux Russes le moins de territoires possibles"

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