samedi 6 décembre 2003

271 - si tous les pilleurs du monde


















... s'ils étaient loin de susciter la même terreur que les Russes chez les civils allemands, les Anglo-américains n'en avaient pas moins commencé, eux aussi, à se partager les dépouilles des vaincus, n'hésitant pas à utiliser leurs explosifs pour faire sauter des coffre-forts, avec parfois un sens assez approximatif des nationalités et des frontières.

"Sur la base des constatations faites, déclara un rapport américain, on peut affirmer sans équivoque que le pillage de biens civils belges [dans les Ardennes] par les forces des États-Unis s'est opéré sur une échelle considérable"

A son entrée en Allemagne, la Military Police s'empressa d'ailleurs d'installer quantités de panneaux routiers proclamant fièrement "Pas d'excès de vitesse, pas de pillage, pas de fraternisation".

L'initiative n'eut, on s'en doute, qu'un succès très relatif. Un officier de la Garde écossaise, ayant franchi le Rhin, baptisa en effet "paradis du pillard" la zone où il se trouvait.

"On ne pouvait pas faire grand-chose,
disait-il, si ce n'est limiter le butin à des objets de dimensions modestes. Les chars se révélaient les plus pratiques, car ils pouvaient transporter de tout (...) J'injuriais les hommes de mon peloton parce qu'ils pillaient lorsque je m'aperçus que j'avais moi-même deux paires de jumelles récupérées".

Quant aux SAS britanniques, ils se montraient plus ambitieux encore, organisant à plusieurs reprises de véritables hold-up pour s'emparer de bijoux allemands

"Une troupe de SAS découvrit toute une série de peintures de maître récoltées par la femme de Goering [lequel les avait lui-même pillées dans toute l'Europe occupée]. Le chef de l'unité fit son choix le premier et [dans la meilleure tradition antique] laissa ses officiers se servir. Les toiles furent retirées de leurs cadres, roulées et glissées dans les tubes des mortiers"

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