... fin mars 1945, à la stupéfaction des Britanniques, le général Dwight D Eisenhower décida de faire porter l'essentiel des efforts militaires alliés vers le centre et le sud de l'Allemagne plutôt que vers Berlin.
De fait, Eisenhower était convaincu qu'Hitler chercherait à replier ses armées vers la Bavière et l'Autriche, afin d'y constituer un "réduit alpin" et y poursuivre la lutte.
Surtout, la prise de la capitale du Reich ne représentait manifestement pas un objectif prioritaire pour le général américain. Dans ses mémoires, Eisenhower écrira d'ailleurs que si Berlin était "politiquement et psychologiquement important", ce n'était qu'à titre de "symbole" et que la ville ne constituait donc pas "l'objectif le plus logique ni le plus souhaitable".
En bon général américain, Eisenhower, qui craignait que la résistance allemande ne se renforce à mesure que ses troupes s'approcheraient de Berlin, était avant tout soucieux d'épargner la vie de ses soldats. Et en bon pragmatique, il ne voyait pas l'intérêt de les exposer "pour la gloire", pour la seule satisfaction de les voir planter la bannière étoilée sur le Reichstag à la place du drapeau rouge.
Après tout, la victoire était assurée et la guerre vivait ses dernières semaines. A quoi bon, dès lors, alourdir inutilement son bilan en s'emparant d'une capitale déjà réduite à un immense amas de ruines ? Des ruines que l'on se partagerait de toute manière, tel qu'il en avait été convenu à Yalta, un mois auparavant.
Puisque les Russes voulaient Berlin, et étaient prêts à y mettre le prix, pourquoi ne pas la leur laisser ?
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