... en ce début de mars 1945, le principal obstacle à l'arrivée des troupes anglo-américaines à Berlin n'était ni la résistance de plus en plus sporadique des soldats allemands épuisés, ni l'antipathie profonde qu'éprouvaient Patton et Montgomery l'un envers l'autre.
Le principal obstacle n'était autre que le chef suprême des armées occidentales lui-même. Le général Dwight D Eisenhower.
Depuis son entrée en fonction, Eisenhower n'avait cessé de jouer les arbitres entre les différents alliés placés sous son commandement, ménageant l'éternelle susceptibilité des Français, apaisant les rivalités entre Anglais et Américains, menaçant ici et cajolant par là.
Surtout, il n'avait cessé de vouloir mettre en pratique ce qui était devenu plus qu'un leit-motiv - une véritable obsession - chez tous les généraux américains depuis la fin de la guerre de Sécession en 1865: remporter la victoire, certes, mais en perdant le moins de soldats possibles dans ses propres rangs.
Face à un Joukov ou un Koniev, qui se souciaient comme d'une guigne de la mort de dizaines de milliers de soldats russes, et qui n'hésitaient jamais à en fusiller des milliers pour redonner la volonté de combattre aux autres, Eisenhower partait battu d'avance dans la volonté d'arriver le premier à Berlin
Le sort de l'Allemagne, et probablement de l'Europe d'après guerre, allait dépendre de ce simple constat.
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