... alors que tout s'écroulait autour de lui, Heinrich Himmler n'en continuait pas moins de mener une existence confortable dans la Reichsführerbaracke, construite tout spécialement pour lui et ornée de riches tapisseries et de porcelaines provenant des fabriques contrôlées par la SS
Aux soldats allemands couverts de boue et de vermine, qui n'avaient plus touché de solde depuis trois mois et plus pris de douche ni changé de sous-vêtements depuis quatre mois, le Reichsführer SS opposait une vie finalement paisible, à fortiori pour un homme censé combattre l'envahisseur soviétique avec la dernière énergie.
Malgré la débâcle générale, sa journée de travail ne commençait en effet qu'à 10H30, après un long bain, un passage entre les mains de son masseur personnel, puis un solide petit-déjeuner.
Et lorsqu'il partait se recoucher, nul n'avait l'autorisation de le déranger dans son sommeil, quelle que fut la situation militaire du moment ou l'importance des décisions à prendre.
Des décisions, Heinrich Himmler n'en prenait du reste aucune, se contenant d'approuver mollement les ordres du jour rédigés par ses subordonnés.
Mais quand il s'agissait d'expliquer les revers et la retraite constante des troupes, l'homme le plus craint et probablement le plus détesté d'Allemagne retrouvait toute sa superbe, éructant comme autant de leit-motivs les termes de "Kriegsgericht" - cour martiale - et "Standgericht" - cour martiale accélérée, et envoyant à la potence ou devant un peloton d'exécution des centaines, sinon des milliers, de soldats allemands, coupables d'avoir battus en retraite face à un adversaire infiniment supérieur en nombre, et donc d'avoir manqué de "force morale"
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