... alors que se déroulait la Conférence de Yalta, en février 1945, le Projet Manhattan entrait dans sa dernière ligne droite.
Même si la bombe atomique américaine avait été conçue pour être utilisée contre l'Allemagne, les difficultés rencontrées dans sa mise au point, et l'effondrement de plus en plus rapide du régime nazi, rendait son utilisation contre la capitale du Reich de moins en moins probable.
Dans le Pacifique, en revanche, la reconquête s'avérait à ce point longue et coûteuse en vies américaines que l'utilisation de la future bombe allait finir par s'imposer d'elle-même.
Pour autant, Roosevelt et ses conseillers étaient si peu convaincus de son efficacité qu'ils insistèrent lourdement auprès de Staline pour que la Russie entre en guerre contre le Japon dans les meilleurs délais possibles, et ce afin de soulager les Marines américains, alors occupés à mourir par milliers dans les innombrables débarquements "sauts de puce" du général McArthur.
Staline, qui par ses espions connaissait l'existence du Projet Manhattan depuis mai 1942 (!), accepta de déclarer la guerre au Japon dans les trois mois suivants la capitulation allemande.
Nullement rassasié par ses conquêtes européennes, le Petit Père des Peuples entendait en effet se tailler, à peu de frais, une bonne part du gâteau asiatique.
Et de fait, ce n'est que le 9 août 1945, trois jours après Hiroshima et le jour même du bombardement de Nagasaki (!), que l'armée rouge passa à l'offensive, lançant 1.500.000 hommes, 26.000 canons et 5.500 tanks à l'assaut de la Mandchourie.
Face à une armée japonaise en haillons, les soldats russes n'eurent guère de difficultés à s'emparer de la Mandchourie, de la Corée du Nord et des îles Sakhaline. Le 23 août, ils firent même main basse sur les Kouriles alors que l'empereur Hiro-Hito avait annoncé la capitulation du Japon 8 jours auparavant...
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