jeudi 23 octobre 2003

227 - "Nous vaincrons parce que nous DEVONS vaincre !"

... face à la ruée des blindés soviétiques, Hitler opposait des forces qui tenaient d'abord et avant tout du slogan.

Début février 1945, fut ainsi créée une Panzerjagd Division, ou "division de chasseurs de chars", composée de... compagnies cyclistes recrutées au sein des Jeunesses hitlériennes (!)

Transportant un Panzerfaust de part et d'autre du guidon, chaque cycliste devait ainsi partir à l'assaut de tanks de 40 ou 50 tonnes...

Plus que tout autre discours, l'idée d'une tâche aussi surréaliste et suicidaire en disait long sur le désarroi et le désespoir des autorités allemandes, ainsi que sur leur mépris total de la vie de leurs propres compatriotes.

Pour Hermann Goering, la rhétorique était encore plus simple : "Nous vaincrons parce que nous DEVONS vaincre !", déclara-t-il à un groupes d'officiers de la Luftwaffe.

De même, lorsque l'aviation américaine lança une nouvelle attaque massive sur Berlin, faisant près de 3 000 morts le 3 février 1945, Martin Bormann écrivit dans son journal "ont souffert des bombes : la nouvelle Chancellerie du Reich, les appartements d'Hitler, salle à manger, jardin d'hiver et la Chancellerie du Parti".

Nulle par il ne fit mention des pertes civiles.

En fait, à en croire son journal, l'événement le plus important de la semaine eut lieu le lendemain, 6 février 1945, lorsque chacun fêta dignement l'anniversaire d'Eva Braun, ce qui permit à Bormann de noter à quel point Hitler était "radieux" de regarder sa maîtresse danser avec d'autres

Pas un mot en revanche sur le sort des centaines de milliers de femmes et d'enfants allemands dont il avait lui-même tout fait pour retarder, sinon interdire l'évacuation. Dans un "rapport de situation" daté du 10 février, les ministres du Reich s'aperçurent soudain que 800 000 civils restaient à évacuer des côtes de la Baltique alors que trains et bateaux ne pouvaient en extraire qu'un millier par jour...

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