vendredi 17 octobre 2003

221 - un certain Andrey Andreyevich Vlassov

... Curieuse histoire que celle d'Andrey Andreyevich Vlassov. Fils d'un koulak russe, il s'engage en 1919 au sein de l'armée rouge et combat durant la guerre civile contre les Russes blancs, opposés aux communistes.

Entré au Parti Communiste en 1930, Vlassov est ensuite envoyé en 1938 chez Tchang Kai Chek, où il sert, tout comme Tchouïkov - le futur héros de Stalingrad - en tant que conseiller militaire auprès des nationalistes chinois combattant l'armée japonaise.

Rentré en Russie un an plus tard, et devenu général, Vlassov combat brillamment l'armée allemande à Kiev et à Moscou en 1941. Décoré de l'Ordre du Drapeau rouge, son armée encerclée près de Léningrad, il se rend finalement aux Allemands en juillet 1942, à la grande fureur de Staline.

Dénonçant l'incurie du régime stalinien, et les exécutions sommaires de dizaines de milliers de soldats et d'officiers par le régime de Moscou, Vlassov propose alors aux Allemands de combattre à leurs côtés, en prenant la tête d'une véritable armée russe anti-communiste

Mais Hitler, qui a pourtant pu constater les redditions massives de soldats russes à l'été 1941, et le relativement bon accueil que firent alors les populations ukrainiennes aux soldats de la Wehrmacht, laisse une nouvelle fois passer sa chance. Non content de s'aliéner les populations conquises en les traitant encore plus mal que les communistes - erreur que répéteront les Japonais dans toute l'Asie - il refuse toute idée d'une armée russe anti-communiste, ou même d'un gouvernement russe anti-communiste mais indépendant.

Hitler veut des esclaves russes, pas des alliés russes. Et s'il consent, contraint et forcé, à incorporer des centaines de milliers de prisonniers et de déserteurs russes au sein de l'armée allemande (ils seront près d'un million en 1944), c'est plus souvent comme bêtes de somme (et faute de chevaux en suffisance) que comme combattants. Et c'est toujours sous commandement et officiers allemands.

L'offre de Vlassov est donc rejetée, et le général lui-même placé en résidence surveillée pendant deux ans...

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