... 352 victoires pour Erich Hartmann, 158 pour Hans-Joachim Marseille, 104 pilotes titulaires de plus de 100 victoires en combat aérien,... 60 ans plus tard, le palmarès des "Experten" de la Luftwaffe continue de susciter une admiration sans borne.
Comment expliquer pareils scores face aux meilleurs pilotes français, britanniques, américains, russes, qui n'en atteignirent même pas la moitié ?
Derrière cette énième variation sur la mythologie du Troisième Reich, pas de miracles mais plusieurs explications complémentaires.
Et tout d'abord le fait que si 91 "Experten" sur 104 ont acquis la plupart (voire la totalité) de leurs victoires sur le Front de l'Est, face à un adversaire qualitativement inférieur, la plupart de ceux qui furent ensuite mutés à l'Ouest (et notamment après le débarquement de Normandie), se firent presque aussitôt descendre par des pilotes autrement mieux entraînés et équipés que ceux qu'ils avaient l'habitude d'affronter.
Ensuite le fait que, faute de relève, la Luftwaffe fut rapidement contrainte de maintenir au front, jusqu'à épuisement complet, tous ses pilotes chevronnés, alors que, chez les Alliés, ceux-ci étaient régulièrement renvoyés à l'arrière, ou carrément mutés comme instructeurs. Volant en moyenne deux à trois plus souvent que leurs adversaires, les pilotes allemands avaient davantage d'occasions de se tailler un palmarès enviable.
De plus, dès 1943, la plupart des pilotes et escadrilles de chasse alliés furent affectés à des missions de chasse-bombardement, contre des ponts, des trains, des concentrations de troupes ennemies, alors que, dans le même temps, leurs homologues allemands pouvaient continuer à affronter chasseurs et bombardiers alliés
Le fait que, dès 1942, les pilotes allemands combattirent presque toujours en infériorité numérique joue également un grand rôle. Nombre de pilotes alliés n'ont tout simplement jamais eu l'occasion d'apercevoir un avion allemand dans le ciel. A contrario, combattant à un contre cinq, les pilotes allemands étaient presque toujours assurés d'apercevoir un avion allié dès qu'ils prenaient l'air, ce qui augmentait bien évidemment les chances de victoire... tout comme celles de se faire descendre.
Enfin, la procédure d'homologation allemande favorisait davantage les revendications des pilotes, ce dont la propagande s'accommodait fort bien. A la différence des avions des alliés occidentaux, les avions allemands étaient généralement dépourvus de cinémitrailleuse. Si leurs victimes s'abattaient en mer, ou du mauvais côté du front, il fallait bien souvent se contenter des revendications des pilotes qui, dans toutes les armées du monde, avaient toujours tendance à enjoliver les résultats.
Ainsi, les 352 victoires d'Erich Hartmann étaient d'abord et avant tout celles qu'il se reconnaissait. Seules 180 furent confirmées officiellement. Toutes sur le Front de l'Est.
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