samedi 17 mai 2003

75 - la naissance des porte-avions










... dans son désir de limiter le nombre de cuirassés détenus par chaque nation (et donc de réduire les coûts de l'armement naval), le Traité de Washington (1922) permit en réalité la naissance de celui qui allait non seulement ruiner toutes les marines du monde, mais aussi condamner à mort les cuirassés eux-mêmes.

Jusqu'à cette date en effet, les portes-avions ressemblaient davantage à de fragiles navires expérimentaux qu'à d'authentiques bâtiments de combat.

De petites dimensions, généralement extrapolés à partir de cargos sur lesquels on avait hâtivement bricolé un étroit pont d'envol, ils ne pouvaient mettre en oeuvre qu'une poignée de minuscules biplans de toile et de bois, bien incapables d'occasionner quelque dommage que ce soit aux gigantesques cuirassés qui constituaient à l'époque l'orgueil et la force des grandes puissances.

Mais en réduisant le nombre de cuirassés existants, et en interdisant toute nouvelle construction avant dix ans, le Traité de Washington vouait également à la destruction un certain nombre de grandes coques, commandées durant la guerre mais non terminées. Coques qui auraient dû devenir cuirassés ou croiseurs de bataille.

Pourquoi, se dirent les ingénieurs, ne pas tenter de les transformer en portes-avions plutôt que de les envoyer bêtement à la ferraille ?

De l'idée à la réalisation, il n'y avait qu'un pas que franchirent rapidement la France (avec le Béarn), l'Angleterre (avec les Courageous et Glorious), le Japon (avec le Kaga, l'Akagi, l'Ise et le Hyuga) et les États-Unis (avec les Lexington et Saratoga).

Même si certaines de ces transformations s'avérèrent finalement catastrophiques (à l'image du Béarn fraqnçais), elles firent pourtant entrer d'un seul coup les portes-avions dans l'âge adulte, multipliant leurs dimensions par trois ou quatre et leur permettant ainsi d'emporter et de mettre en oeuvre un plus grand nombre d'avions plus grands et beaucoup plus lourds... donc susceptibles d'emporter les puissantes bombes et torpilles qui pousseraient bientôt les cuirassés vers une retraite sans gloire...

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